Cécile BOULAIRE, Lire et choisir ses albums. Petit manuel à l’usage des grandes personnes, Didier Jeunesse, collection « Passeurs d’histoires », sortie le 19 septembre 2018.
Mon premier billet commençait en interrogeant les conditions d’un véritable partage du savoir et de la réflexion au sein d’une hypothétique « communauté » mondiale des chercheurs en littérature pour la jeunesse. M’appuyant sur la conviction qu’il était toujours plus intéressant de dialoguer plutôt que de se refermer sur ses pratiques nationales, j’interrogeais naïvement les conditions de possibilité de ce dialogue, avec l’idée que nous pouvons nous enrichir de nos différences. Si maintenant j’essaie de tirer un bilan des réflexions développées dans ce billet et les suivants, et de les orienter vers l’action, j’arrive à quoi ? Continuer la lecture de En guise de conclusion→
Voici le troisième volet de la réflexion commencée ici et poursuivie là.
Parlons un instant des taux pratiqués à ce péage. Mon université, par exemple, calcule chaque année le « bonus qualité internationale » (tiens, il n’y a pas « excellence » dans le nom ?…) de ses différents laboratoires. Ce BQI sert à attribuer une partie du budget alloué à chaque laboratoire, au terme d’une pondération qui tient compte des séjours des chercheurs à l’étranger, de leurs publications à l’international, de l’organisation de colloques accueillant des étrangers, etc. Cette part modulable de notre dotation budgétaire est supposée, selon la logique de la carotte, stimuler le rayonnement international de la recherche au sein de notre petite université de province. Continuer la lecture de La libre circulation des produits de l’esprit→
Je poursuis la réflexion entamée il y a désormais deux billets, parce qu’il me semble qu’on ne doit jamais rester sur le sentiment de « quelque chose qui cloche » sans aller voir tout au fond de quoi il s’agit… pour remonter à la surface avec des solutions ! Je parlais dans mon précédent billet du sentiment de n’être que moyennement concernée par les travaux des chercheurs anglo-saxons qui travaillent sur les mêmes domaines que moi. Mais pourquoi en suis-je gênée ? Après tout, on pourrait considérer qu’ils travaillent de leur manière, et moi de la mienne, et qu’il est intéressant de regarder ce que nos différences peuvent nous apporter mutuellement. Évidemment, ça n’est pas si simple. Parce que cela supposerait que nous puissions véritablement échanger. Or les conditions d’un échange véritable ne sont pas réunies. Pour quelles raisons ? Continuer la lecture de Parlons-nous de la même chose?→
Je reviens sur l’article évoqué dans mon précédent billet, parce qu’au-delà de l’intérêt que j’ai trouvé à certaines réflexions sur l’album, ou plus exactement sur les discours des spécialistes de l’album, j’ai ressenti à la lecture une forme de gêne dont j’ai d’abord ignoré d’où elle venait. Il me semble, à la réflexion, qu’elle n’est pas spécifique à cet article, mais que c’est un sentiment que j’ai déjà souvent ressenti à la lecture d’articles ou de livres issus des études anglo-saxonnes. J’essaie donc ici d’exposer la nature de cette gêne, et de lui trouver quelques explications. Ce n’est qu’une étape de ma réflexion, qui devra évidemment déboucher, à terme, sur quelque chose de plus constructif que l’expression d’un inconfort. Continuer la lecture de « Exception culturelle » ou complexe de colonisé?→
J’ai le plaisir d’annoncer la sortie prochaine de mon nouveau livre, Comment lire les albums? Petit manuel à l’usage des grandes personnes – sortie prévue le 5 septembre, chez Didier jeunesse! La couverture n’est pas tout à fait définitive, mais devrait ressembler à ça.
Comme il faisait un temps splendide, j’ai passé mon après-midi en réunion (selon la loi qui veut qu’il pleuve le week-end). Je suis membre du bureau d’une école doctorale, au sein de mon université. Nous nous réunissons à intervalles réguliers pour des discussions souvent fastidieuses, toujours intéressantes, concernant les thèses menées et soutenues dans notre université, la formation que nous donnons à nos doctorants, la manière dont ils s’insèrent dans nos équipes de recherches. C’est l’occasion, car l’école est pluridisciplinaire, de faire une nouvelle fois le constat de la disparité des pratiques, des attentes, des implicites. Nous ne sommes, en général, d’accord sur rien : ni sur la durée des thèses, ni sur les modalités de l’encadrement, ni sur notre rôle dans la professionnalisation des doctorants. Ce ne sont pas des désaccords de fond, mais l’expression de différences culturelles, lies à des histoires disciplinaires distinctes, à des conditions matérielles très différentes selon les facultés, à des perspectives professionnelles qui n’ont rien de similaire selon les branches. Bref : c’est toujours épuisant, et en même temps, par certains côtés, rafraîchissant. Continuer la lecture de main en Beanpink à Grande bandoulière cuir Fourre bandoulière Sac tout Fourre Printemps tout à Femmes Capacité à Sac Été Diagonal Sac Peste ou choléra ?→
Le 1er novembre dernier, Olivier Barbarant signe dans Le Monde Diplomatique un article à charge intitulé « De la guimauve pour la jeunesse ». L’astérisque qui accompagne son nom nous apprend qu’Olivier Barbarant est à la fois « écrivain et inspecteur général de l’éducation nationale » et l’on ne sait trop si c’est en tant qu’écrivain ou en tant qu’inspecteur général de lettres qu’il signe cette tribune sévère avec la littérature pour la jeunesse. L’article fait réagir les professionnels. L’auteure Alice Brière-Haquet, déjà montée au créneau lorsqu’une chronique de Christophe Honoré avait mis à mal la littérature pour la jeunesse, publie sur son blog personnel un droit de réponse hélas partiellement anonyme, puisqu’il est signé du « Collectif des ConFiseurs et ConFiseuses de la Littérature (constitué d’auteurs, d’autrices, d’éditeurs et d’éditrices jeunesse) », qui a le mérite d’ouvrir le débat. Ce sont les termes de ce débat que je souhaiterais examiner ici, parce que l’article comme les réactions qu’il suscite (notamment sur Facebook) me paraissent révélateurs de la situation ambiguë de la littérature pour la jeunesse actuelle. Continuer la lecture de Balayer [la guimauve] devant sa porte→
Ce site utilise des cookies et collecte des informations personnelles vous concernant. Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter notre politique de confidentialité (mise à jour le 25 juin 2018). En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies.Fermer